Frédéric Mocadel : Dames Créoles, tome 1, 2, 3
Résumé : Bourbonnaises puis Réunionnaises, ces femmes jouèrent un rôle essentiel dans l'histoire de l'île de La Réunion. Pionnières du peuplement, esclaves marronnes ou affranchies, résistantes, grandes propriétaires, muses, poétesses, compositrices, musiciennes, chanteuses de Séga ou cantatrices d'Opéra, comédiennes, peintres... Elles furent présentes dans tous les domaines de la société insulaire.
Extrait : "Au soir de sa vie, femme sage et très pieuse, Marie Caze a la douleur de perdre sa fille, Anne Mousse, le 19 Mars 1733. Dès le 25 Mars 1733, après l’avoir portée en terre, elle donne par un acte notarié "à la chapelle Sainte-Anne, située au quartier Sainte-Marie, un noir nommé Laveine, Malgache, pour desservir le chapelain de la dite chapelle". Elle meurt, octogénaire, le 11 Février 1735."
Ce que Lilu en pense : "Contraste" est le mot que je retiens, après avoir lu ce roman historique, qui est un support idéal pour parfaire sa généalogie Réunionnaise. Ce livre me fait penser aux Cinq cents premiers Réunionnais, à la différence que celui-ci est spécialement dédié aux femmes de l’île Bourbon, de souche ou d’adoption, comme la demoiselle Ferrand, qui fut l’épouse de Kerveguen. Au fil des pages, j’ai croisé des centaines d’esclaves, dont ceux qui ont vécu sur la propriété Desbassayns. J'ai fait la connaissance de Titin, fils d’une esclave, qui travaillait la terre chez une famille résidant à la Ravine des Cabris.
En chemin, j’ai croisé une princesse Sénégalaise, devenue une esclave de la Compagnie des Indes, puis fut affranchie par son maître et père de ses enfants. Elle s’appelait Niama. Le Code Noir imposait le baptême aux esclaves, elle fut ainsi appelée "Marie Geneviève". L’histoire a voulu qu’elle devienne la maman d’un scientifique bien connu, qui s’appelait Jean-Baptiste Lislet-Geoffroy. J’ai même rencontré une de mes aïeules, la demoiselle Lallemand Anna, fille d’un couple de petits colons. C’est chez eux, qu’allait travailler Titin, de temps en temps. Et enfin, l’histoire des sœurs Payet (Jacqueline, Michèle et Monique), qui sont en passant des cousines éloignées, m’ont fait découvrir tout un autre horizon, la Seconde Guerre Mondiale, les Forces Françaises Libres, le paysage Malgache…
C’est un roman métissé où se croisent les premières mamans Bourbonnaises, des esclaves, des marronnes, des grands propriétaires, des petits planteurs, des poètes, des chanteuses… Il y a des passages, qui m’ont fait réfléchir comme celle-ci : "Anna partait à la messe, chaque dimanche, en compagnie de sa mère et ses sœurs. Étant une famille très modeste, elles ne pouvaient accéder aux bancs, des premiers rangs, car ces places étaient réservées aux riches propriétaires, qui les louaient à l’année." Ou d’autres qui m’ont fait sourire, comme le jour où "Jacqueline, tout juste âgée de 18 ans, était en escale à Tamatave, avait consommé neuf ananas Victoria, à la suite !!!".
Éditeur : Azalées Éditions / Publication : 2005 / Style : Broché / Nbre de pages : 271
Date de dernière mise à jour : mardi, 03 septembre 2024
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